par Geneviève Morel (copyright Geneviève Morel)
Fifty Shades of Grey, de l’auteur britannique E. L. James, rapidement suivi de Fifty Shades Darker et de Fifty Shades Freed[2]. On en serait à 70 millions de volumes… Son triomphe commercial ne l’a pas empêché d’être extrêmement controversé, comme le montrent les appréciations contrastées des sites de vente en ligne. Bien davantage, à quelques rares exceptions près, la plupart des critiques l’ont trouvé mal écrit, fastidieux, portant bien son nom de « Grey/gris » mais pas celui de « Shades/nuances », invraisemblable, mièvre, « gnan-gnan » ou « cul-cul », rempli de poncifs et de clichés, d’un érotisme éculé, et j’en passe.
On en déduira que les critiques littéraires ne sont pas en phase avec la plupart des lecteurs de 50 Shades ! Bien que le livre ait été dérisoirement qualifié comme « mommy porn », soit de « pornographie pour mères de familles », son succès, aussi fulgurant que colossal auprès des femmes, pas forcément mères au foyer, plutôt cultivées, assez jeunes et avec un bon niveau de revenus, est absolument indéniable[4], et d’un boum dans l’usage des sextoys dont il enseigne l’usage à la façon d’un manuel scolaire pour débutantes.